Vers un musée durable : l'Écoteam de m
Vers un musée durable : l'Écoteam de m
Après une exposition, on avait l'habitude de jeter en masse des panneaux, des meubles, des socles, des tapis sales… Mais aujourd'hui M adopte une approche plus consciente des matières usagées : qu'est-ce qui peut être réutilisé, réaffecté ou recyclé ? Benedicte Dierickx, gestionnaire du dépôt et membre de l'Écoteam, donne plus d'explications.
Les mentalités ont réellement changé
Benedicte : « Dans le passé nous nous demandions avant tout comment aménager au mieux les espaces d'exposition d'un point de vue esthétique. Nous ne réfléchissions pas assez aux manières de réutiliser les matériaux employés. Bref, nous les jetions trop facilement. »
« Mais depuis 2013, M dispose d'un Écoteam, un groupe de collaborateurs qui sensibilise l'organisation à la durabilité et aux possibilités de la concrétiser. En 2022, nous avons été la première institution de Flandre à adhérer à Ki Futures, un trajet d'encadrement international qui aide les musées et autres institutions culturelles à réaliser leurs objectifs de développement durable. Un coach de Ki Futures nous a fourni des idées et des méthodes et nous a informés sur les matériaux durables et solutions différentes. »
« Armé de ces connaissances, l'Écoteam a établi une directive sur les déchets. Ce texte guide à présent nos collègues pour décider de l'affection à donner aux matériaux en fin de durée de vie. »
Bouts pour les scouts
« Notre premier réflexe consiste toujours à nous demander ce que nous pouvons réutiliser pour une exposition future. Le verre et les rideaux peuvent souvent servir une nouvelle fois, éventuellement sous une autre forme ou disposés autrement. Il en va de même pour les socles, les vitrines et les poutres d'étayage des cloisons. Bien sûr, nous ne jetons pas non plus les sièges ; en les recouvrant, nous les adaptons au concept d'une nouvelle exposition. »
« La valeur et l'état des matériaux sont évidemment importants. Comme les pierres ou les briques sont plus facilement réutilisables, elles seront plus vite ramenées au producteur ou revendues. Pour le bois ce n'est pas toujours possible, surtout s'il a été débité ou peint. Nous remettons aussi nombre d'objets à la plateforme de recyclage “Materialenbank”, où n'importe qui peut les racheter à rabais. »
« Ce qui n'est vraiment plus vendable est donné à des mouvements de jeunesse. Les tapis usés, par exemple, ou les restes de peinture – les scouts acceptent toujours avec plaisir un pot de peinture. Les visiteurs de la grande exposition Bouts se souviennent peut-être d'un passage drapé de teintures noires. Eh bien, elles ont aussi fini chez les scouts. »
Dialogue
« En même temps, nous tentons d'éviter autant que possible les déchets. Avant d'acheter des matériaux, nous nous demandons toujours s'il sera possible de les réutiliser. Un exemple : sauf si c'est vraiment indispensable, rien n'est plus assemblé à la colle. Cela veut dire que les éléments se séparent plus facilement après usage et qu'ils peuvent resservir. Grâce à une administration plus performante, nous savons mieux quelles vitrines nous avons en stock, alors qu'auparavant nous en aurions rapidement commandé de nouvelles. »
« De plus, nous dialoguons plus souvent avec les scénographes ou artistes. S'ils souhaitent acheter de nouveaux matériaux, nous leur demandons si c'est vraiment nécessaire ; ne serait-il pas possible d'obtenir le même effet avec ce que nous avons déjà dans nos réserves ? »
« Auparavant nous posions moins facilement de telles questions. Mais voilà plusieurs années que notre Écoteam est actif, et je dois dire que les mentalités ont réellement changé parmi les collaborateurs. »