Souffleur, que signifie « Bas-relief » ?

Wael Shawky, 'Cabaret Crusades: Relief of the Siege of Jerusalem 1189-91' (after Jean Colombe's After the capture of Acre 1189 by Bourges,1475), 2018

Wael Shawky, 'Cabaret Crusades: Relief of the Siege of Jerusalem 1189-91' (after Jean Colombe's After the capture of Acre 1189 by Bourges,1475), 2018 © Wael Shawky; Courtesy Lisson Gallery

    SOUFFLEUR

    Bas-relief

    Comme tous les domaines, l'art possède un vocabulaire particulier. Dans la rubrique « Souffleur », des collaborateurs du M expliquent et commentent des expressions spécialisées que vous avez peut-être déjà entendues, mais dont vous ne connaissez pas – ou plus – le sens exact.

    Wael Shawky, 'Cabaret Crusades: Relief of the Siege of Jerusalem 1189-91' (after Jean Colombe's After the capture of Acre 1189 by Bourges,1475), 2018

    Wael Shawky, 'Cabaret Crusades: Relief of the Siege of Jerusalem 1189-91' (after Jean Colombe's After the capture of Acre 1189 by Bourges,1475), 2018 © Wael Shawky; Courtesy Lisson Gallery

      Marjan Debaene (gestionnaire des collections d'Art ancien) : « Un bas-relief est un ouvrage de sculpture qui saillit faiblement de la matière et possède donc une légère épaisseur. Dans le haut-relief l'ouvrage sculpté ressort fortement du reste de la matière, comme s'il n'était quasiment plus attaché au fond. La différence entre le haut-relief et le bas-relief réside donc dans la quantité de matière qui est retirée au ciseau. »

       

      « Les bas-reliefs se retrouvent dans de nombreuses cultures. En Occident ils étaient surtout populaires au Moyen Âge et à la Renaissance. »

       

      Lore Boon (chef de service des Expositions d'Art contemporain) : « C'est précisément ce qu'exploite l'artiste contemporain égyptien Wael Shawky. L'une des thématiques principales de son œuvre est la partialité de notre regard sur le passé. Un exemple : presque toutes les sources iconographiques à propos des Croisades font partie de l'histoire de l'art occidentale. Le regard de l'autre côté, celui du monde arabe, nous est largement inconnu, car les représentations de ce sujet y sont rares. Selon Shawky cela peut peser sur la façon de rendre compte de l'histoire ; nous devons en avoir conscience. Voilà pourquoi il fait appel aux moyens d'expression occidentaux, mais à partir d'un regard différent. Il crée des bas-reliefs en bois ou en verre qui sont souvent des copies littérales d'œuvres célèbres, entre autres du Tintoret ou de Giotto, datant du Moyen Âge et de la Renaissance. Il y ajoute des éléments imaginaires comme des dragons ou des personnages mythiques. Il faut scruter attentivement ces œuvres pour y déceler ces éléments étrangers  – ce qui est précisément son intention. Vous pouvez examiner personnellement ces bas-reliefs jusqu'au 28 août dans l'expo de Wael Shawky au M, intitulée 'Dry Culture Wet Culture'. »